Covid-19 : y a-t-il eu un "effet Noël" sur l'épidémie en Lorraine et en Franche-Comté ?

Rédigé le 08/01/2021


 A-t-il eu un effet Noël sur l'épidémie ?

C'était la grande crainte des autorités. A l'approche des fêtes, la circulation du virus était encore importante à travers le pays. Le réveillon de Noël, avec ses rassemblements de famille, dans un espace clos et peu aéré, pour manger sans masque, paraissait réunir tous les ingrédients nécessaires à de nombreuses contaminations... 

Le gouvernement a cependant choisi d'assouplir ses mesures pour Noël, tout en multipliant les recommandations, préconisant "une jauge de six adultes à table, sans compter les enfants". 

Ces conseils ont-ils été respecté dans nos départements ? Deux semaines après Noël, les chiffres permettent de donner une première indication, qui devra être confirmée dans les jours à venir. En Lorraine et en Franche-Comté, le rebond épidémique ne semble pas flagrant. Pour y voir plus clair, nous avons détaillé les différents indicateurs dans nos régions.

Taux d'incidence par département

Critère dont on entend le plus souvent parler, le taux d'incidence correspond au nombre de tests positifs pour 100 000 habitants sur 7 jours glissants. C'est un indicateur qui permet d'avoir une bonne idée du nombre de personnes infectées dans un territoire donné, mais pas de la gravité de leur état, et dépend forcément du nombre de tests effectués. 

Au 4 janvier 2021, 13 départements du Grand Est et de la Bourgogne-Franche-Comté dépassent les 200 cas pour 100 000 habitants, soit la limite fixée par le gouvernement pour la mise en place d'un couvre-feu avancé à 18 h. Si la plupart de ces départements sous déjà sous couvre-feu, le Bas-Rhin et la Côte d'Or dépassent depuis peu les 200 et devraient donc rejoindre la liste prochainement. 

Le Haut-Rhin, l'Yonne, la Nièvre et la Saône-et-Loire, sont également sous haute surveillance, leur taux d'incidence étant compris entre 194 et 199, flirtant avec les 200. 

Le rebond de l'épidémie reste léger en Lorraine et en Franche-Comté

Mais comment ce taux d'incidence a-t-il évolué depuis le 24 décembre, jour où de nombreuses familles se sont réunies pour fêter le réveillon ? En Lorraine et en Franche-Comté, presque tous les départements connaissent un léger rebond de l'épidémie. 

En Haute-Saône par exemple, le taux d'incidence est passé de 251,7 à 282,2 en l'espace d'une dizaine de jours. La Moselle passe de 202 à 235,5, du 24 décembre au 4 janvier (dernières données disponibles). Le plus flagrant, le Jura voit une augmentation de 50 points de son taux d'incidence, passant de 296 à 346. Dans les autres départements, l'augmentation du taux d'incidence reste relativement légère, comprise entre +4 et +24. 

Dans les hôpitaux, une situation plus contrastée

On ne constate pas d'effet Noël visible dans les entrées en réanimation. On le sait, les effets d'un assouplissement des mesures sanitaires sont visibles environ deux semaines après dans les hôpitaux. Or, 14 jours après le réveillon de Noël, le nombre de malades du Covid-19 admis en réanimation varie grandement selon le département : en Meurthe-et-Moselle et dans les Vosges, les entrées en réanimation tendent à baisser. Elles stagnent dans le Doubs, le Jura, le Territoire de Belfort, la Meuse. En revanche, elles augmentent en Moselle, passant de 45 au 24 décembre à 58 au 7 janvier. 

Cependant, la pression sur le système hospitalier reste "très forte", a affirmé le Premier ministre Jean Castex ce jeudi, "un lit de réanimation sur deux est occupé par un malade du Covid". 

"Il est hors de question de désarmer notre système hospitalier" a-t-il poursuivi, "il n’est pas question que nous baissions la garde dans les semaines à venir".

Source : estrepublicain.fr