Aperam Pont de Roide confirme les suppressions d’emplois, mais aussi des investissements

Rédigé le 14/01/2021


En réunion au ministère de l’économie, le président d’Aperam Europe a confirmé des investissements d’au moins trois millions d’euros à Pont-de-Roide, où la spécificité de la production est plutôt une bonne nouvelle pour sa pérennité. Mais au moins 70 suppressions d’emplois sont confirmées pour rester compétitif.

Difficile de sauter au plafond, quand la suppression d’ici 2023 d’au moins 70 postes sur le site d’Aperam à Pont-de-Roide est confirmée en réunion au ministère de l’économie. Par le président d’Aperam Sainless Europe Bernard Hallemans, en visioconférence.

Aperam va investir massivement sur son site belge de Genk, où sera transférée une partie de l’activité de l’usine de Gueugnon. L’activité de laminage et de recuit (N.D.L.R. : c’est-à-dire de chauffage de l’acier) du site de Pont-de-Roide va donc s’arrêter au profit de l’usine de Saône-et-Loire, où seront investis 30 millions d’euros.

À l’affût de nouveaux marchés

Principale cause de ce changement, le manque de compétitivité du site rudipontain. Au regard, notamment, de la concurrence indonésienne dont les prix défient toute concurrence. Regrouper le laminage pour produire de plus gros volumes à Gueugnon permettra en partie de l’améliorer.

Malgré tout, les trois millions d’investissements prévus à Pont-de-Roide ont été confirmés. La spécificité du site, à savoir l’acier inoxydable de précision, en fait une niche qui n’a pas vocation à disparaître et pourrait rester à l’affût de nouveaux marchés. La filière hydrogène, qui nécessite de l’inox extra-fin, plus encore que ceux produits à Pont-de-Roide, pourrait être l’un d’eux. « Dans ce domaine, les Chinois ont de l’avance », détaille le député du Doubs Frédéric Barbier, participant à la réunion ce mercredi. Mais le président d’Aperam a été clair, ce marché n’est pas encore là et Aperam ne se positionnera - notamment en termes de nouveaux investissements - que s’il existe.

Concurrence déloyale ?

Une nouvelle réunion sera programmée dans les prochaines semaines, notamment pour voir si Aperam Stainless Précision (N.D.L.R. : le nom du site rudipontain) peut bénéficier de fonds dans le cadre des appels à projets liés au plan de relance, toujours dans l’objectif de moderniser l’outil de production.

La question de la concurrence (déloyale ?) indonésienne est aussi au cœur des enjeux. « Ils ont la matière première et inondent le marché d’inox », indique le député. Il s’agit donc d’étudier de près les coûts de production français et de « voir si une action est possible au niveau de l’Europe », pour protéger les fabricants français. « Si on laisse faire, notre filière est morte, avec des prix indonésiens deux fois moins chers ».

Source : c.estrepublicain.fr