Principal axe de cette proposition: le train hybride et le train à hydrogène qui va faire ses débuts dans les prochaines années dans quatre régions françaises sur les lignes de TER mais aussi en Allemagne ou en Italie.
Alstom et Engie ont annonceé un partenariat afin de développer une solution complète permettant de décarboner ce secteur. Il s'agira de mettre en œuvre des solutions de logistique et de ravitaillement en hydrogène renouvelable d’un système de piles à combustible pouvant alimenter des locomotives électriques sur les portions du réseau non électrifiées.
Adapter des locomotives électriques avec des piles à combustible
Traduction: Alstom va chercher à adapter de puissantes locomotives électriques (capable de tracter 2000 tonnes) qui basculeront en hydrogène là où la ligne n'est pas électrifiée, soit 15 à 20% d'un trajet selon les études d'Alstom et de ses partenaires. Engie aura pour mission de proposer une solution de ravitaillement rapide et de fournir l'hydrogène renouvelable.
"Ce partenariat apportera une solution décarbonée et zéro émission en réponse aux enjeux climatiques, environnementaux et de santé publique, y compris sur les lignes secondaires et les embranchements non électrifiés. Le marché cible est celui des grands pays de fret ferroviaire européens", explique Alstom.
"L'idée est d'optimiser l'utilisation des locomotives électriques existantes, et quelque part de tuer le diesel, évitant de consommer des millions de litres par an pour le fret", a déclaré à l'AFP, Raphaël Bernardelli, vice-président stratégie d'entreprise d'Alstom.
Ces nouvelles locomotives pourront entrer en service dès 2025 estime le groupe français tandis que la SNCF a pour objectif de sortir complètement du diesel en 2035.
Partenariats indispensables pour développer la filière
"Pour développer la filière hydrogène, il faut une mobilisation de l’ensemble des acteurs de ce secteur. C’est le sens de notre partenariat avec Engie", ajoute-t-il
La mise en place d'un écosystème fiable et supportable économiquement à travers des partenariats est en effet la clé du développement du ferroviaire à hydrogène en général et pour Alstom en particulier qui les multiplient depuis plusieurs années.
"Malgré leur intérêt marqué pour les carburants à l’hydrogène, aucun client n’est prêt à laisser complètement de côté les aspects pratiques. Une technologie aura beau être de pointe, inhabituelle et enthousiasmante, elle ne se vendra que si elle est aussi efficace et compétitive" rappelle ainsi l'industriel français.
Si les intentions et les annonces se multiplient, il faut en effet rappeler que le passage à l'hydrogène dans le rail prendra du temps.
Des standards encore manquants
Principale problématique: le ravitaillement des trains. Il s'agira notamment de "définir des standards internationaux, des standards qui sont toujours en cours de rédaction car ce marché est encore émergent", expliquait pour BFM Business, Christelle Rouillé, directrice générale d'Hynamics, la filiale hydrogène d'EDF qui a d'ailleurs aussi passé un partenariat avec Alstom.
Il faut dire que les différences technologiques entre les pays sont nombreuses. En Allemagne par exemple, où des trains à hydrogène ont circulé commercialement, les rames utilisées ne sont pas les mêmes qu'en France. "Les trains sont différents, les législations sont différentes, l'historique ferroviaire est différent", souligne-t-elle.
Une difficulté qui a toute son importance dans une logique de transport de marchandises où les trains passent souvent les frontières...