La société H2Sys, issue du laboratoire Femto-ST de l’UTBM, conçoit et produit des groupes électrogènes à hydrogène. Elle vient de bénéficier d’aides dans le cadre du plan de relance et du fonds Maugis. L’emménagement dans des locaux de 1300 m² est programmé, avec 25 recrutements.
H2Sys est la première entreprise à bénéficier du fonds Maugis, créé à partir des pénalités versées par GE pour la non-création des 1000 emplois promis lors du rachat de la branche énergie d’Alstom, en 2015. Elle a aussi bénéficié des fonds débloqués dans le cadre du plan de relance, qui privilégie la transition énergétique.
Ces aides créent visiblement un vrai effet de levier pour cette entreprise issue du Femto-ST, le laboratoire de recherche de l’UTBM qui travaille sur l’hydrogène. Créée en 2016, l’entreprise compte actuellement 18 personnes (y compris les associés). Elle prévoit de recruter 25 personnes supplémentaires : des ouvriers spécialisés pour la production, des chargés d’affaires, des responsables de la logistique, du personnel administratif.
L’entreprise est actuellement hébergée par l’UTBM, dans les locaux du site de Belfort, au Techn’hom. Elle va rester au Techn’hom, mais va déménager à quelques centaines de mètres, dans les anciens locaux de la Serrib. 1000 m² d’ateliers vont être aménagés, ainsi que 300 m² de bureaux. Une station à hydrogène est prévue également en bordure du bâtiment pour alimenter les produits conçus et construits par H2Sys, pour les essais. L’emménagement est espéré pour la fin de ce premier semestre de 2021.
L’entreprise produit depuis plusieurs années le Rcel, dont la pile à hydrogène constitue le cœur de l’appereil (certains clients ne commandent d’ailleurs que la pile elle-même, pour l’inclure dans leurs propres équipements). Une cinquantaine de Rcel sont actuellement produits par an ; la prévision est de 150 à 200 fin 2022. La gamme s’est élargie cette année avec le Boxhy, destiné aux chantiers du BTP, à l’événementiel (il a été utilisé lors des Eurockéennes de 2019), aux événements sportifs.
Bientôt plus une start-up
Un troisième groupe est en cours de développement : le Thytan. Alors que le Boxhy dispose d’une puissance de 20 kilowatts, le Thytan fournira de 300 à 400 kilowatts. De quoi intéresser des entreprises du secteur industriel. Sa production est programmée pour 2022.
Alors que l’entreprise a signé pour 1 million d’euros de contrats en 2020, le chiffre d’affaires espéré pour 2023 est de 5 millions d’euros. D’ici peut, on ne devrait donc plus parler de « start-up » à propos d’H2Sys.
L’entreprise arrive donc à point pour répondre au plan national de relance, plus particulièrement axé vers la transition écologique et l’énergie décarbonnée. Sébastien Faivre, dirigeant de H2Sys espère d’ailleurs que ce plan va bien favoriser le développement de la production et de la distribution d’hydrogène verte : « Aujourd’hui, pour produire de l’hydrogène, on a besoin d’électricité. Si on a émis du CO2 pour produire l’hydrogène, on n’a fait que déplacé le problème », souligne-t-il. Le plan hydrogène donne justement la priorité à la production d’hydrogène à partir de sources renouvelables.
Source : letrois.info